kergueris
20/12/2012, 20h30
Le conservatoire botanique va tenter de les faire germer après deux siècles dans l’eau de mer. Une aventure scientifique à l’heure où Brest s’impose comme capitale de la biodiversité.
L’histoire
Partis de Brest en 1785, les deux navires de l’expédition scientifique menée par l’officier La Pérouse, grand explorateur de son temps, connurent une destinée tragique au terme de trois années de périple maritime. Pris dans une violente tempête, L’astrolabe et La Boussole coulèrent devant les rivages de Vanikoro, une petite île de l’archipel de Salomon.
La France envoya plusieurs expéditions à la recherche des disparus. Après plus de deux siècles, ces deux épaves furent identifiées. Des fouilles archéologiques, menées par l’association Salomon sur l’épave immergée de La Boussole, ont permis de remonter à la surface de nombreux objets. En 1986
Parmi eux, des graines de banksia collectées par le naturaliste du bord lors de la dernière escale, à Botany Bay (Australie), ont été retrouvées sur l’épave, en 1986. Le banksia est un arbuste de la famille des proteaceae. « Il existe quatre à cinq espèces à Botany Bay (actuel Sydney), estime Stéphane Buord, botaniste au conservatoire de Brest. Mais il y en a 170 dans les environs. Le banksia n’appartient pas à une espèce menacée. » D’après le conservateur, « les graines ont une longévité d’environ 35 ans ».
Après avoir séjourné 200 ans dans l’eau salée, puis avoir été conservées au musée de Nouméa, une partie des graines a gagné Brest, en décembre dernier, ville à laquelle elles étaient destinées et d’où s’élança, il y a 225 ans, l’épopée La Pérouse. « Et ce, grâce à l’historien Alain Boulaire, qui a mis en lien l’association Salomon et le conservatoire botanique, insiste Stéphane Buord. Ces graines reviennent à Brest, la boucle est bouclée ! »
« C’est une aventure extraordinaire, sourit Alain Boulaire, une aventure des temps modernes surtout à l’heure où Brest s’impose comme capitale de la biodiversité. »
Le conservatoire botanique national de la cité du Ponant a reçu cet « émouvant témoignage » de l’histoire maritime de la ville. Il va tenter d’exaucer, 224 ans plus tard, le souhait du scientifique de l’expédition La Pérouse qui avait prélevé ces banksias à Botany Bay en 1788, pour une remise en culture, en France.
Aujourd’hui, en effet, tout le monde se pose cette même question : peut-on encore y trouver des traces de vie ? Les scientifiques brestois vont explorer les potentialités germinatives de ces témoins du passé. Et ce, avec l’aide de chercheurs en biologie végétale de Vegenov (BBV) à Saint-Pol-de-Léon. « On a un protocole en tête, expose Stéphane Buord. On va travailler par étape. C’est un travail qui a déjà été réalisé mais sur des graines beaucoup moins vieilles. »
Sophie MARÉCHAL.
Ouest-France
L’histoire
Partis de Brest en 1785, les deux navires de l’expédition scientifique menée par l’officier La Pérouse, grand explorateur de son temps, connurent une destinée tragique au terme de trois années de périple maritime. Pris dans une violente tempête, L’astrolabe et La Boussole coulèrent devant les rivages de Vanikoro, une petite île de l’archipel de Salomon.
La France envoya plusieurs expéditions à la recherche des disparus. Après plus de deux siècles, ces deux épaves furent identifiées. Des fouilles archéologiques, menées par l’association Salomon sur l’épave immergée de La Boussole, ont permis de remonter à la surface de nombreux objets. En 1986
Parmi eux, des graines de banksia collectées par le naturaliste du bord lors de la dernière escale, à Botany Bay (Australie), ont été retrouvées sur l’épave, en 1986. Le banksia est un arbuste de la famille des proteaceae. « Il existe quatre à cinq espèces à Botany Bay (actuel Sydney), estime Stéphane Buord, botaniste au conservatoire de Brest. Mais il y en a 170 dans les environs. Le banksia n’appartient pas à une espèce menacée. » D’après le conservateur, « les graines ont une longévité d’environ 35 ans ».
Après avoir séjourné 200 ans dans l’eau salée, puis avoir été conservées au musée de Nouméa, une partie des graines a gagné Brest, en décembre dernier, ville à laquelle elles étaient destinées et d’où s’élança, il y a 225 ans, l’épopée La Pérouse. « Et ce, grâce à l’historien Alain Boulaire, qui a mis en lien l’association Salomon et le conservatoire botanique, insiste Stéphane Buord. Ces graines reviennent à Brest, la boucle est bouclée ! »
« C’est une aventure extraordinaire, sourit Alain Boulaire, une aventure des temps modernes surtout à l’heure où Brest s’impose comme capitale de la biodiversité. »
Le conservatoire botanique national de la cité du Ponant a reçu cet « émouvant témoignage » de l’histoire maritime de la ville. Il va tenter d’exaucer, 224 ans plus tard, le souhait du scientifique de l’expédition La Pérouse qui avait prélevé ces banksias à Botany Bay en 1788, pour une remise en culture, en France.
Aujourd’hui, en effet, tout le monde se pose cette même question : peut-on encore y trouver des traces de vie ? Les scientifiques brestois vont explorer les potentialités germinatives de ces témoins du passé. Et ce, avec l’aide de chercheurs en biologie végétale de Vegenov (BBV) à Saint-Pol-de-Léon. « On a un protocole en tête, expose Stéphane Buord. On va travailler par étape. C’est un travail qui a déjà été réalisé mais sur des graines beaucoup moins vieilles. »
Sophie MARÉCHAL.
Ouest-France